Le XVIIIe siècle: siècle du merveilleux

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Durée de l’itinéraire : 1 heure et 50 minutes

Au début du XVIIIe siècle, les pères du couvent des Servites de Marie font reconstruire l’église et lui donnent un aspect plus imposant, digne de leur ordre religieux. L’édifice prend l’apparence qui le caractérise aujourd’hui encore : de la réalisation du grand tambour au plan elliptique à la nouvelle disposition des chapelles et des autels, jusqu’aux élégants ornements et objets du culte dont l’église s’enrichit au XVIIIe siècle, en harmonie avec le goût esthétique de l’époque. En pénétrant dans l’église, il est possible d’admirer différentes œuvres de grande qualité du XVIIIe siècle.

 

Ier autel à droite :
Dédié à saint Pérégrin Laziosi, il abrite le retable d’un auteur inconnu, représentant un miracle de saint Philippe Benizi. Au-dessus de cette œuvre se trouvent deux petites toiles représentant la présentation au temple de la Vierge Marie et le Martyre de saint Sébastien.

IIe autel à droite :
Il présente un très beau retable en bois sculpté et doré, à l’intérieur duquel se trouve un crucifix en bois de grande valeur.

IIIe autel à droite, dédié à Notre-Dame des sept Douleurs. Le retable est décoré, dans le style baroque tardif, par l’artiste stucateur F. Solari de Lugano et complété d’ornements en or fin réalisés par Paolo Modiani, artiste forlivais. La niche abrite la statue de Notre-Dame des sept Douleurs ainsi que, tout autour d’elle, les sept petites œuvres ovales réalisées par l’artiste forvilais Pietro Antonio Placucci, représentant les Douleurs de la Sainte Vierge.

Le maître-autel :
Les décorations de l’abside représentent une Gloire de Notre-Dame élevée au ciel, accompagnée de chœurs d’anges musiciens. L’abside est complétée par le chœur en bois de noyer réalisé par les pères Pellegrino Maiani de Forlì et Antonio Zanotti de Forlimpopoli. De chaque côté de la statue de saint Antoine sont placées les deux toiles représentant sainte Julienne Falconieri et le bienheureux Joachim Piccolomini, peintes par l’artiste Pietro Antonio Placucci.

 

IIIe autel à gauche :
L’autel de la bienheureuse Vierge Marie du Rosaire est caractérisé par un retable en bois où se trouvent les œuvres ovales représentant des mystères du Rosaire, une œuvre du peintre Antonio Fanzaresi de Forlì, élève de Carlo Cignani. En 1772, l’autel s’enrichit d’une statue de la bienheureuse Vierge Marie du Rosaire, réalisée dans l’atelier du sculpteur bolonais Filippo Scandellari.

 

Après le IIe autel à gauche (dédié au XIXe siècle au Sacré Cœur de Jésus), se trouve le Ier autel à gauche : en 1735 y est transféré le très beau retable qui ornait auparavant l’ancien autel de Saint-Martin. Cette œuvre, d’une grande valeur, représente une scène d’Annonciation réalisée en 1533 par le peintre forvilais Marco Palmezzano, élève de Melozzo degli Ambrogi.

Balcon: Il est finement orné de représentations d’instruments musicaux. Dans la tribune des chantres se trouve l’orgue aux volets décorés en 1576 par le peintre de Forlì, Livio Modigliani (à l’extérieur : scène de l’Annonciation ; à l’intérieur : Notre-Dame des Servites et sainte Catherine d’Alexandrie).

Contacts: Casa Artusi tel. 0543 743138 – info@casartusi.it; www.casartusi.it; U.I.T. Ufficio Informazioni Turistiche: Via A. Costa, 23/25 – Tel.: +39.0543.749250 – cell. 349.8401818 – turismo@comune.forlimpopoli.fc.it

 

Photo catalogue du patrimoine culturel – IBC Région Émilie-Romagne.

Le renouvellement esthétique du XVIIIe siècle ne concerne pas seulement l’architecture religieuse, mais aussi l’architecture civile. Situé sur le côté nord de la place Garibaldi, l’hôtel particulier Colombani, qui appartient aujourd’hui à la famille Fabbri, en est l’exemple parfait. Construit en 1763 par la famille noble Colombani de Forlì, dont faisait partie Francesco Maria, célèbre évêque de Bertinoro, l’édifice est caractérisé par une grande et élégante façade. Selon la volonté de l’évêque Colombani, le bâtiment est agrandi du côté est, comme en témoigne l’entrée principale aujourd’hui décentrée. La façade de la demeure était ornée d’un petit balcon du XVIIIe siècle en fer forgé, à l’originale forme en corbeille (que l’on aperçoit encore dans quelques images de la fin du XIXe siècle et du début du XXe). C’est à ce balcon que se présentèrent le 30 mars 1815 Joachim Murat et le père barnabite Ugo Bassi, à la tête de l’armée napolitaine qui battait en retraite de la Romagne, pour haranguer les habitants de Forlimpopoli. En 1911, le balcon est démonté pour orner la façade du palais Paulucci di Calboli-dall’Aste à Forlì et remplacé par un balcon « moderne » en ciment.

Un peu au-delà de la Porte romaine (ou de Cesena), le long de la Via Emilia, se trouvent le sanctuaire et le couvent de la Madonna del Popolo, construits au XVIe siècle. Au début du XVIIIe siècle, la Confrérie de Notre-Dame du Peuple, chargée d’entretenir le sanctuaire, commence d’importants travaux de renouvellement des lieux : elle rénove entièrement la façade, fait construire la voûte de couverture de la nef et réaliser une nouvelle tribune des chantres. Vers le milieu du siècle sont commandés au peintre bolonais Giuseppe Marchetti, formé dans l’atelier de Felice Torelli, six retables pour orner les autels latéraux et douze toiles – de dimensions plus petites – représentant des figures de saintes et saints franciscains destinées à être placées dans les niches à la place des fresques du XVIe siècle (aujourd’hui encore en partie conservées).

Non loin de la vieille église paroissiale de Selbagnone se dresse la belle villa qui a appartenu aux marquis Paulucci Merlini de Forlì. L’édifice, construit vers le milieu du XVIIIe siècle, a un aspect extérieur sévère et imposant. La belle façade, qui encore aujourd’hui donne sur le parc, est habillée d’un perron qui relie le jardin à l’étage noble.
C’est là qu’est situé le prestigieux salon « passant » à triple volume et au grand plafond décoré par le peintre Giuseppe Marchetti, avec l’aide du quadratoriste Vincenzo del Buono. Cette œuvre constitue l’une des décorations les plus raffinées, élégantes et suggestives conservées à ce jour dans les nombreuses villas caractéristiques des collines de la région de Forlì et de Cesena. Le sujet de la décoration est l’Allégorie du printemps et de l’été qui évoque les plaisirs et la sérénité offerts par cet endroit au fil des saisons.